Французский театр

Дата: 21.05.2016

		

Министерство образования Российской Федерации

Башкирский государственный педагогический университет

кафедра французского языка

Курсовая работа на тему:

на тему

Французский театр

Выполнила: студентка группы 504
Федченко Л. Р.

Научный руководитель: Дементьева Н. В.

Уфа 2000

Le contenue

Introduction -p. 5.

I. Origines du thйвtre — p. 6.
1.Le proto thйвtre
2.Le thйвtre antique

II. Le Moyen Age — p. 8.
3. Thйвtre d’inspiration religieuse
4. Les amuseurs
5. Les comйdies d’йtudiants
6. Thйвtre nйo-latin (Les humanistes franзais)

III. Le Classicisme — p.11
1. Les scиnes parisiennes
2. Corneille
3. Moliиre
4. Racine

IV. Le XVIIIe siиcle — p. 14.
1. Le thйвtre des lumiиrйs
2. Beaumarchais
3. Le thйвtre de la Rйvolution
4. Le Romantisme

V. Le Romantisme au XIXe siиcle — p. 16.
6. Napolйon et le thйвtre
7. Victor Hugo
8. Dumas, Mйrimйe
9. Musset

VI. Le Boulevard du Crime — p. 18.

VII. Le thйвtre bourgeois — p. 19.
1. Drames et comйdies
2. Operettes et vaudeville
3. Le thйвtre de la IIIe Rйpublique

VIII. La premiиre partie du XXe siиcle — p.21.
1.Un thйвtre littйraire
2. Cocteau
3. Influence du Surrйalism
4. L’occupation
5. Sartre et Camus

IX. Le thйвtre de l’aprиs-guerre — p. 23.
1. Nouveaux metteurs en scиne
2. Evolutions d’un thйвtre de divertissement

X. Le thйвtre de tout les possibles — p. 25.
1. Survie de thйвtre
2. Les thйвtres en France aujourd’hiu
3. Les Franзais
4. Le public

Conclusion: Le secret du thйвtre — p.28.

Bibliographie — p. 29.

INTRODUCTION

Le domain de l’art thйвtral n’est pas toujours facile а cerner.
Jusqu’oщ peut-on parler de thйвtre? Quelle est la dйfinition du thйвtre?
Si l’on s’en rйfиre а la simple йtymologie, thйвtre vient du grec
theatron, qui dйrive du verbe theaomai, signifiant contempler, considйrer,
кtre spectateur au thйвtre. Il faut donc s’accorder lа-dessus: il n’y a pas
de thйвtre sans spectateurs, et le thйвtre demande la dйfinition d’un lieu
scйnique. L’acte thйвtral ne doit pas s’exercer pour soi, mais s’addresser
aux spectateurs. Le thйвtre doit raconter une histore humaine, representer
«l’imitation d’une action de caractиre йlevйe et complиte» ( Aristote), ou
«l’image exacte et animйe de la nature humaine» (Dryden, dramaturge anglais
du XVIIe siecle). Le thйatre ne se contente pas d’кtre une source dйmotion
ou de plaisir: il doit rendre compte de l’homme.
Ainsi, le thйвtre est un art qui a pour but de reprйsenter en un lieu
dйfini la nature humaine dans ses action, ses pensйes, ses grandeurs ou ses
bassesses, en procurant au spectateur une йmotion directe. La forme йcrite
n’est que le refler de cet art vivant.

I. Origines du thйвtre

Le proto thйвtre

De toutes les activitйs que l’homme a pu s’inventer, le thйвtre
se distingue par le fait qu’il ne demande que trиs peu de moyens.
Dans ses formes les plus restreintes, il peut se rйsumer а une unique
personne se prйsentant devant d’autres personnes, en quelque lieu que
ce soit; aucune invetation, aucune йtape particuliиre dans l’йvolution
des sociйtйs n’est rйellement nйcessaire. Le thйвtre a pu apparaоtre
de maniиre primitive а n’importe quel moment de la Prйhistoire, а
partir du moment oщ I’homo sapiens s’йtait dotй d’une organisation
social. Toutefois, les traces les plus anciennesd’une forme de
spectacle, dans les civilisation assyro-babiloniennes et hitite,
datent tout au plus du trousiиme et deuxiиme millйnaires av. J.-C., et
ne permettent rien d’autre que de prudentes hypothйses sur ce qui a pu
se passer auparavant.
En Mйsopotamie, on sait qu’un poиme retraзant le mythe de la
crйation йtait donnй chaque annйe pour la nouvelle annйe babylonienne;
mais faisait-il l’objet d’une dйclamation oщ d’une vйritable mise en
scene? Dans quelles conditions йtait-il jouй? Etait-ce une cйrйmonie
mystique, rituelle ou а demi profane? Totes ces questions restent en
suspens.
On peut imaginer, le souir au coin du feu, l’amuseur du village
singeant ses companions ou retraзant les exploits hйroiques d’un
ancien. On peut encore imaginer l’ensemble des chasseurs
reconestituant la capture d’un animal, pour favoriser la chasse du
lendemain. William Golding, dans «Sa Majestй des mouches», fait ainsi
jouer par des enfents redevenus sauvages une sйance de chasse
rituelle, dans laquelle l’un d’entre eux tient le rфle du cochon
sauvage.
Entre le jeu, le rite et l’exorcisme, une forme vivace de spectacle a
donc trиs certainement existй, et peut-кtre mкme dans des lieux
rйservйs pour cela. Mais rien ne permet de l’affirmer, ni d’en tirer
une vйritable conclusion.

Le thйвtre antique

Selon la lйgende, la premiиre reprйsentation tragique serait due
au poйte Arion qui vivait а Corinthe vers la fin du VIIe siecle. La
tradition avance ensuite le nom de Thespis, qui, venu d’Icarie sur son
chariot lui servant de scиne, aurait donnй une premiиre tragйdie aux
Dionysies entre 536 et 533. En prйcurseur, Thespis aurait dйgagй
nettement le premier comйdian du choeur et diffйrenciй les parties
chantйes des parties parlйes. Il aurait йgalement йtabli l’usage d’un
prologue, d’une prйsentation, et utilisй des masques moins grossiers
qu’auparavant.
L’йtude de la tragйdie grecque se rйsume donc а l’analyse d’une
trentaine d’oeuvres, alors quil s’en йcrivit, entre le VIe et le Ve
siиcle, plus d’un millier; et que l’on pense qu’un thйаtre privй
s’йtait dйveloppй dans les maisons aristocratiques, plus йvolutif,
avec l’intervention de mimes, des conteurs, danseurs, bouffons et
poйtes.
En un peu moins de quatre-vingte ans, l’art dramatique eut le temps de
naоtre dt de mourir, mais aussi d’йvoluer de maniиre considйrable,
ainsi que l’a soulignй Jacqueline de Romilly:
«A beaucoup d’йgards, la diffйrence est large et plus profonde entre
Eschyle et Euripide, qu’entre Euripide et Racine.»
Les Athйniens adoptиrent vite le thetme de tragйdie, et ce nom
mйrite que l’on s’attade un peu sur sa troublante origine. Tragos
signifie «bouc», et trag-oeudia «chant du ouc», ou «ode au bouc», ce
qui, tout de mкme, n’a pas un trиs grand rapport avec le thйвtre. On
pourrait croire que le terme dйcoule d’un qualificatif de Dionysos,
mais le dieu, quand il est assimilй а la vigueur sexuelle de l’animal,
est appelй йriphos, «juene bouc», et non pas tragos. Ttout au plus
peut-on supposer que la trag -oedia, а lorigine, йtait un «chant
religieux dont on accompagnait le sacrifice d’un bouc aux fкtes de
Bacchus» (Bailly).
L’origine de comйdi, au moins, semble beaucoup plus claire:
Kфmos йtait le nom d’une joueuse fкte processionnelle en l’honneur de
Dionysos, avec des chants et des danses.
Peu de temps aprиs la premiиre guerre punique, vers 230, un
affranchi tarentin, grиc de la naissance, Livius Andronicus, commmenзa
а traduire pour la scиne romaine des tragйdies et des comйdies du
rйpertoire athйnien.
Les thйatres romains aui se construisirent se diffйrenciaient
nettement du modиle grec.Avec le monde romain, le thйвtre devenait-
aussi- une entrepeise commerciale.
L’йvolution du thйвtre avait tuй religion, mais, comme l’a
joliment dit Lйon Moussinac, les jeux du cirque et de l’amphithйвtre
finirent par tuer le paganisme. Les niuveaux chrйtiens n’avaient que
rйpugnance pour des rйjouissances populaires dont ils avaient en
partie fai les frais, et les autres formes de spectacle ne pouvaient
trouver grвce а leurs yeux: les tragйdies parlaient de dieux paпens,
et les comйdies йtaient pleines d’obscйnitйs.
La jeune Eglise contribua а faire disparaоtre le thйаtre, mais
le public, de toute faзon, n’йtait plus au rendez-vous. Avec la fin de
Lempire romain se tournait une page dйfinitive. Arrivait un вge des
tйnиbres durant lequel le thйвtre n’йtait mкme plus l’ombre d’un
souvenir.

II. Le Moyen Age

Thйвtre d’inspiration religieuse

Il est assez difficile d’imaginer qu’en Occident, le thйвtre aut
pu se mettre en sommmeil pendant prиs de dix siиcles. L’Europe eut а
digйrer les vagues successives d’invasions barbares, et ne conserva
son empreinte culturelle qu’а travers le filtre de la religion
dominante. L’Eglise contrфlait l’йducation, intervenait largement dans
les affaires des royaumes, dans la vie publique, l’art, le commerce,
les institutions; et ke thйвtre ne pouvait pas lui non plus йchapper а
son influence. L’aristocratie fйodale, quant а elle, se contentait des
passages de troubadours, acrobates, jongleurs et autres montreurs
d’ours.
Cependant, la farce grossiиre subsistait sur des estrades de
fortune, avec une plus ou moins grande tolйrance de l’Eglise; elle se
distingua rapidement du jeu liturgique ou profane, qui avait une
prйtention plus littйraire; la moralitй acait une intention йdifiante,
avec un recours а l’allйgorie; le dict se rйsumait le plus souvent а
un monologue qui traitait qui traitait d’un sujet d’actualitй; la
sottise ou sotie йtait une farce qui mettait en scиnd des membres de
l’imaginaire «peuple sot»; enfin, la pastorale, plus tardive, йtait
une sorte de tragi-comйdie aux personnages champкtres.
Il est indubitable qu’il y eut dans cette йpoque l’intervention
de metteurs en scиne, ou tout du moins de rйgisseurs, qui
coordonnaient les spectacles.
Les participants йtaient des amateurs non rйtribuйs, mais
auxquels on attribuait des indemnitйs en nourriture et en boisson, et
chacun devait s’engager sur l’Evangile а tenir son rфle «avec
conscience et sans dйfaillance».
Le lieu de repeйsentation prit bientфt une forme йtablie, que
l’on retrouvera de maniиre assez semblable dans toute l’Europe: une
grande aire dйlimitйe pour le jeu, quelquefois entourйe de vйritables
gradins,ou d’une haute palissade,avec divers lieux scйniques signifiйs
par des dйcors appelйs mansions. D’une cфtй, il y avait le Paradis,
symbolisй par une faзade de maison avec un trфne surйlevй pour Dieu,
un choeur des anges et un arйopage des personnages sacrйs; de l’autre,
l’Enfer, qui йtait reprйsentй par une gueule oucerte de dragon.
Cependant, comme la ferveur religieuse n’excluait pas le dйsir
de se distraire, des intermиdes de jonglerie, de chansons et de farces
vinrent bientфt mettre un peu de varйtй dans les spectacles.
L’oganisation des spectacles йtait maintenant sous la responsabilitй
de confrйries professionnelles et les acteurs eux-mкme en cinrent а se
regrouper en sociйtйs, appelйes puys.
Aprиs 1402, les Confrиres de la Passion eurent а Paris un
monopole de reprйsentations dans leur salle de l’hфpitale de la
Trinitй, qui commenзaient а se rapprocher d’une forme de thйвtre
presque conventionnelle.

Les amuseurs

Les amuseurs publics continuaient d’errer de places publiques en
salles de chвteaux, quand ils n’йtaient pas conviйs а se produire а
l’occasion de mariages, cйlйbrations et fкtes dicerses.
Des moralitйs, mais surtout des fatces, йtaient donnйes dans les
foires, dans les tavernes,avec un disuositif de plus rudimentaires. Le
thиme le plus йprouvй йtait celui de la ruse l’un personnage qui lui
permet de surmonter tous les obstacles, mais qui peut йgalement se
retourner contre lui; quelques illustrations de proverbes, quelques
situations vigoureuses complиtent un rйpertoire qui s’apparente
surtout а celui des fablaux.
Le terme de farce, qui vient du bas-latin farsa, «farcissure»,
tйmoigne йgalement du jargon utilisй. Et le jeu trиs outrй ne faisait
qu’accentuer l’intention premiиre de divertir.

Les comйdies d’йtuiants

Les saltimbanques n’allaient pas tarder а se trouver en
concurrence avec les clercs d’unicersitй, qui commenзaient eux aussi а
s’adonner а l’йcriture comique.
Il faut souligner la place qu’avait pris la Fкte des fous dans
les diffйrents pays d’Europe. Les jeunes gens se costumaient, se
masquaient, se dйguisaient en filles, dansaient dans les йglises,
buvaient.
Aux Xve siиcle, un certain Maffeo Vegio s’indigna d’une fкte
assez excessive qui s’йtait dйroulйe sous le Dфme de Pavie (Italy).
Nous verrons d’ailleurs que les clercs et les lettйs de Pavie seront
les tout premiers а donner un aboutissement thйвtralа а leurs
divertissements.
L’une des consйquences de tout ce renouveau thйвtral fut la
crйation de Sociйtйs joyeuses, rassemblant ici et lа des comйditns
amateurs, clercs pour la plupart, et qui connureent trиs vite le
succиs. La plus cйlиbre sociйtй fut celle des Clercs de la Basoche de
Paris, avec la concurrence, toujours parisienne, des Enfants sans-
souci et des Sots. Ces troupes se dйplaзaient et les plus cйlиbres
йtaient invitйes ici et lа pour de grandes occasions. Tout les
comйdies avaient en commun de s’ancrer dйsormais dans la rйalitй et de
dйcrire des scиnes du temps, mкme de faзon cruelle ou parodique.
Aprиs 1562, la situation politique allait considйrablement
perturber cet йlan thйвtral. Les guerres de religion, les massacres,
l’insйcuritй et les malheurs du temps provoquиrent la disparition de
nombreuses troupes. La vie thйвtral retrouva des formes nouvelles au
XVIe siиcle aprиs le rйtablissement de la paix sous Henri IV.

Thйвtre nйo-latin

La dйcouverte de textes de plus en plus nombreux des auteurs
latins et grecs avait entraоnй un engouement extraordinaire chez les
lettrйs franзais, qui se sentirent bientфt dignec, avec la forme
nouvelle de l’alexandtin, de figurer parmi les continuateurs des
auteurs antiques. En 1549, Joachim du Bellay dans sa Dйfense et
illustration de la langue franзaise, condamnait les farces populaires
et souhaitait «restituer comйdies et tragйdies dans leur ancienne
dignitй».Jean de La Taille, auteur en 1562 d’un imposant Saul le
Furieux, renchйrissait en souhaitant que l’on йcrive des comйdies
«faites au patron, а la mode et au portait des anciens Grecs et
Latins».
La langue latine rйservait nйanmoins ces spectacles а un
auditoire йclairй, comme le dйmontre en 1502 cette rйaction а une
reprйsentation d’une piиce de Tйrence а Metz, oщ le publec populaire
s’en prit violemment aux acteurs, car il ne comprenait rien.
Paradoxalement, alors que les temps troublйs rйduisaient en peau
de chagrin l’expression du thйвtre populaire, les reprйsentations se
multipliaient dans les collиges qui y trouvaient le mouen d’illustrer
leurs prises de position sur la Rйforme. Et c’est Henri IV qui mit le
holа а toute cette hardiesse par un arsenal de rиglements
universiraires.

III. Le Classicisme

Les scиnes parisiennes

En France, l’йclosion d’un vйritable thйвtre fut plus tardive
qu’en Italie, qu’en Espagne ou qu’en Angleterre. Alors que Shakespeare
ou Lope de Vega avaient dйja disparu, la scиne franзaise se rйsumait
encore pour l’essentiel aux exhibitions des comйdiens itinйrants que
Scarron a si bien dйcrits dans le Roman comique.
Les choses commencиrent а йvoluer quand Louis XIII accorda le
titre de Troupe Royale а la compagne itinйrante de Valleran Lecomte. A
Paris, la troupe de Lecomte se produisait а la salle de l’Hфtel de
Bourgogne, rue Mauconseil, oщ jouaient йgalement les Comйdiens
Italiens, tandis qu’une autre troupe, celle de Mondory, s’installait а
la salle du Jeu de Paume, appelйe aussi salle du Marais. Ce fut
nйanmoins Richelieu qui, passionnй par le thйвtre, donna l’impulsion
nйcessaire afin qu’il devienne un vйritable «art noble». Il fut
йquiper un troisiиme thйвtre au Palais-Caudinal, qui prendra ensuite
le nom de Palai-Royal, et enfin celui de Comйdie-Franзaise.

Corneille

Pierre Corneille naquit а Rouen en 1606, dans une famille de
fonctionnaires royaux. Il fut reзu avocat en 1624 mais se tourna
rapidement vers la carriиre dramatique. Quelques comйdies et tragi-
comйdies ke firent remarquer par Richelieu. Recrutй, donc, par le
Premier ministre, Corneille poursuivit cependant son oeuvre
personnelle. En 1635, Mйdйe fut un йchec,mais vint en 1636 l’йclatant
succиs du Cid.
Corneille proposait aux spectateurs de son temps l’illustration
d’une vйritable йthique, celle d’une exaltation de l’honneur et des
valeurs aristocratiques.
Le Cid reste la meilleure piиce de Corneille, et sa fougue
romanesque continue de lui assurer une йternelle jeunesse. Corneillle
ne s’йtait pas toujours pliй aux rиgles classiques. Il amait les
grandes histoires, les beaux sujers, et leur accordait pkrs
d’importance qu’а l’йtude des caractиres.
A la demande du surintendant Fouquet, il reprit cependant la
plrme en 1659 pour donner un Oedipe, et rйdigea en 1661 La Toison
d’or, grand spectacle avec machineries donnй а l’occasion du mariage
de Louis XVI avec l’infante Marie- Thйrиse.
Mais la gloire montante de Racinelui faisait de l’ombre, et
l’opposition entre les deux auteurs culmina en 1670 avec les
reprйsentations trиs attendues, а huit jours d’intervalle, de deux
piиces sur le mкme sujet. La perfection du Bйrйnece de Racine
l’emporta sur le Tite et Bйrйnice d’un Corneille vieillissant.
Un peu йclipsй, il garda nйanmoins la faveur du Roi dont il
avait toujours servi la gloire. En 1682, il donna une йdition complиte
de son thйвtre, avant de mourir en 1684.

Moliиre

Jean-Baptiste Poquelin naquit а Paris en 1622. Il reзut chez les
Jйduites une йducation bourgeoise. Avec Madeleine Bйjart et ses amis,
il crйa en 1643 l’Illustre Thйatre et pri le nom de Moliиre. Bientфt
encouragй par ses amis, li se mit а des farces. Mais la troupe, dont
il avait pris la tкte en 1650, jouait йgalement les tragйdies de
Corneille et des auteurs de l’йpoque.
En 1658, les comйdiens revinrent а Paris. Pris en charge par
Monsieur, le frиre du Roi, ils furent alors placйs au Peutit-Bourbon,
prиs du Louvre.
En 1659, Moliиre innova en faisanrt la satir des salons
littйraires qui devenaient а la mode. Ce furent Les Prйcieuses
ridicules, qui provoquиrent de profondes polйmiques: le thйвtre
pouvait-il se faire le portrait de la vie?
Comme le Petit-Bourbon allait кtre dйtruit pour que soit
rйalisйe la colonnade du Louvre, la troupe avait dйmйnagй pour le
Palais-Royal que la mort de Richelieu acait laissйe sans affectation.
L’йcole des maris (1661) revint dans les prйoccupations de
l’йpoque, mais c’est L’йcole des femmes en 1662 qui souleva une
nouvelle vague d’indignation а la Cour et а la ville.
Fort de la faveur de Louis XVI, Moliиre osa Le Tartuffe (1664),
Dom Juan ou le Festin de pierre(1665) et Le Misanthrope(1666).
Moliиre s’йtait rabattu sur une farce, Le Mйdecin malgrй lui
(1666), puis sur une comйdie, Amphitryon (janvier 1668), qui obtint un
vif succйs; George Dandin (juillet 1668) eut moins la faveur du
public, et L’Avare (septembre 1668) fut un йchec. Pour les fкtes de la
Cour, il йcrivit alors trois comйdies-ballets, Monsieur de
Pourceaugnac (1669), Les Amants magnifiques (1670) et Le Bourgois
gentilhomme(1670). La peinture des travers ridicules prenait les pas
sur la satire.
La plus grande apporte de Moliиre au mйtier thйвtral lui-meme
fut d’avoire su transcender la comйdie et la pastorale pour aboutir au
spectacle complet de la comйdie-ballet, ce qui, plus tard, allait
favoriser l’йclosion de nouvelles formes de spectacle. Mais l’histoire
du thйвtre retient йvidement surtout ses grandes comйdies, celles de
la description des comportements sociaux. Et mкme si, comme dans Dom
Juan, le sujer n’est pas toujours de lui, son apport est tel qu’il
semble toujours le faire renaоtre.

Racine

Lorsque parut Jean Racine (1639-1699), toute la vie de cour
s’йtait centralisйe autour de Louis XIV, et le jeune poиte ,’aura de
cesse que d’assurer sa rйuissite auprиs du Roi-Soleil. Son thйвtre
s’enferma dans un univers essentiellement aristocratique, mais il
n’endemeure pas moins la forme la plus accomplie de toute l’expression
classique.
Fils d’un contrфleur de grenier а sel, Racine fut pris en charge
par sa grand-mиre, qui le fit йlever dans l’ambiance trиs particuliиre
de Port-Royal, et dans des collиges йgalement tenus par des
Jansйnistes. Il recherchait la protection des grands, et tenta
d’attirer l’attention du Roi par des poиmes а sa plus grande gloire.
En 1664, il fit reprйsenter La Thйbaide par la troupe de Moliиre au
Palais-Royal, puis Alexandre en 1665. Il se brouilla cette annйe-lа
avec Moliиre, passa а l’hфtel de Bourgogne oщ sa maоtresse Thйrиse Du
Parc, comйdienne chez Moliиre, le rejoignit pour crйer Andromaque en
1667. Suivirent trois autres chefs-d’oevres dramatique, Britannicus
(1669), Bйrйnice (1670), Phиdre (1677), et son unique comйdie, Les
Plaideurs (1668).
En 1667, Louis XIV le nomma «historiographe du Roi». Il fit un
mariage convenable, devint directeur de l’Acadйmie franзaise.
C’est а ce souce d’exactitude que le thйвtre de Racine doit son
accent de vйritй dans l’analyse des personnages, qui est le reflet
d’une interrogation plus profonde sur la condition humaine. Et,
derriиre la masque du cynique arrivist, se rйvиle le visage plus
douloureux d’un vйritable grand dramaturgue.

IV. Le XVIIIe siиcle

Le thйвtre des lumiиres

L’homme qui ouvrit de nouveaux horizons au thйвtre franзais ne
fut pas un trиs bon dramaturge; mais il sur rиflйchir sur le thйвtre
comme personne ne l’avait fair jusque-lа, et poser les bases
dramaturgie.
Examinant les diffйrents types de thйвtre Diderot fit la
diffйrence entre le burlesque, le genre comique, le genre sйrieux, le
genre tragique, et le merveilleux. En anoblissant des sujets
bourgeois, en proposant d’orienter le thйвtre vers des portraits de
sociйtй, il dйgageait clairement une tendance qui s’йtait amorcйe avec
la comйdie italienne de Machiavel et L’Arйtin, qui avait touchй Lope
de Vega dans ses drames sociaux, Moliиre sans des piиces comme George
Dandin.
Le thйвtre de Diderot, Le Fils naturel (1757), Le Pиre de
famille (1758), Est-il bon?(1771) fut trop dйmonstratif pour кtre
vйritablement intйressant, mais sa rйflexion entraina une prise de
conscience dans les milieux du thйвtre.

Beaumarchais

Enfin, arriva celui qui allait porter l’art de la comйdie au
niveau d’un vйritable pamphlet,et qui, tйmoignant des idйes
sйditieuses de son temps, annonзa la proche Rйvolution franзaise.
Pierre-Aguctin Caron (1732-1799), aui prit par la suite (par sa
femme) le nom de Beaumarchais, йtait avant tout un homme actif. Il fut
l’inventeur avant vingt ans de l’йchappement d’horlogerie, devit agent
secret, fit un nйgoce d’armes avec les insurgйs amйricain. Dйbordant
de vie et d’йnergie, il entama de surcroоt une carriиre littйraire
avec des comйdies sйrieuses, avant d’oser en 1774 Le Barbier de
Sйville ou La Prйcaution inutile, interdit par la censure, et que
Louis XVI n’autorisa l’annйe suivanre que dans une version remaniйe.
En 1781, Beaumarchais avait terminй la suite du Barbier, qu’il
avait ontitulй Le Mariage de Figaro ou La Folle Journйe. La premiиre
reprйsentation publique, le 27 avril 1784, fut l’une des plus
mйmorables soirйes de l’histoire du thйвtre en France.
En 1789, Beaumarchais fut nйanmoins considйrй comme un
aventurier servile et un arriviste corrompu. Il йchappa de peu а la
mort, s’installa а l’йtranger, ne revint en France qu’en 1796, proposa
au gouvernement de percer l’isthme de Panama, avant de mourir en 1799.
Le Mariage de Figaro fut la derniиre grande piиce de l’Ancien
Rйgime, et la premiиre de tout le thйвtre moderne.

Le thйвtre de la Rйvolution

La Renolution franзaise entraоna la multiplication des salles de
spectacle et l’йcriture de centaines de piиces de toutes sortes. Un
dйcret de 1791 donna а toute personne le sroit d’ouvrir un thйвtre et
de faire reprйsenter les peиces de son choix. Libйrйs de la censure,
le rйpertoire des thйвtres s’engagea jusqu’au vertige dans tous les
genres. Quand aux rйvolutionnaires, ils envisageaient avec
enthousiaime les possibilitйs didactiques du spectacle.
Le public commenзa par se ruer pour voir les piиces jusque-lа
interdites, commme le Charles IX ou la Saint-Barthйlemy de Marie-
joseph Chйnier, les piиces qui dйnonзaient les scandaleux internements
dans les couvents.
En 1793, le Comitй de Salut Public resserra considйrablement les
libertйs du thйвtre. Ne subsistaient que les spectacles autoricйs, et
des reprйsentations gratuites hebdomadaires des: «tragйdies de Britus,
Guillaume Tell, Caius Graccus et autres piиces dramatiques qui
retracent les glorieux йvйnements de la Rйvolution et les vertus des
dйfenseurs de la Liibertй».
La Rйvolution franзaise ne trouva pas son dramaturge. Pendent
dix ans, les Franзais avaient йtй les propres acteurs d’un drame
national. Et c’est а l’йtranger qu’йtaient apparues, pendant ce temps-
lа, de nouvelles formes d’йcriture dramatique.

Le Romantisme

Le Romantisme se targua de trop nombreuses paternitйs, se
diversifia de telle faзon et eut une descendance suffisamment
embrouillйe pour qu’il ne soit pas lйgitime de se demander ce qu’il
avait vraiment, a l’origine, cherchй а reprйsenter.
Le Romantisme, en fait, naissait de la confrotation entre
Shakespeare et Corneille. On admirait chez le premier son audace, son
lyrisme, ses puissants portraits de personnages, sa libertй de
compositoin, son mйlange de genres. Mais l’on souhaitait conserver du
second une certaine forme esthйtique, une thйвtralitй somme toute
assez formelle, un sens de l’йpopйe et une grandeur sublime des
personnages. S’y ajoutaient а l’йpoque un sentimentalisme assez
exacerbй, un goыt prononcй de l’extravagance des situations, et une
petite pointe de rejet pour le genre sйrieux. Dans ce dessein vague
d’une nouvelle thйвtralitй, qui n’йtait pas non plus sans apparaоtre
comme une forme noble des mйlodrames populaires, de jeunes auteurs
allaient jeter tout leur talent et toute leur fougue de modernes,
contre les anciens, gardiens du temple du Classicisme.

V. Le Romantisme au XIXe siиcle

Napolйon et le thйвtre

Napolйon amait le thйвtre, et il aurait bien voulu lui donner
une importance digne de son rиgne. A sa maniиre, il lui accorda une
attention toute particuliиre. Il commenзa en 1806 par rйduire а huit
le nombre des thйвtres de Paris, et а en contrфler sйvиrement le
rйpertoire. Il avait ses prйfйrences, mais aussi ses haines tenaces,
et ses goыts allaient dans l’ensemble vers le thйвtre de Corneille,
chez qui «les Grands Hommes sont plus vrais que dans l’histoire». Il
aimait assez bien l’opйra, n’apprйciaitpas la comйdie,et trouvait que
les drames йtaient «des tragйdies pour femmes de chambre».
Il aurait aimй que son rиgne fut marquй par un grand dramaturge,
s’intйressa un temps а Lemercier, puis а Franзois Raynouard (1761-
1836), qui avait attirй les foules en 1805 avec une plate tragйdie,
Les Templiers. Alas, ses efforts ne furent pas couronnйs de succиs.

Victor Hugo

Victor-Marie Hugo (1802-1885) йtait le fils d’un gйnйral de
Napolйon. Ses plus grandes oeuvres йtaient dйja en gestation, mais
c’est vers le thйвtre qu’il se tourna en 1827 avec Cromwell. La piиce
йtait injouable, mais la prйface fit l’effet d’une bombe; Hugo y
affirmait un renouvellement nйcessaire de l’art, l’introduction du
«grotesque» et du «caractйristique», la libйration de toutes les
rиgles sinon celles de la nature, en bref, l’exigence d’un nouveau
genre mariant le sublime, le comique, le lyrique, l’йpique, le moral
et l’historique, tout en respectant la forme de l’alexandrin. «La
poиsie complиte, affirmait-il, est dans l’harmonie des contraires.»
La premiиre d’ Hernani, le 25 fйvrier а la Comйdie-Franзaise,
provoqua la cйlиbre bataille entre les bourgeois et les jeunes
Romantiques.
Il est pourtant le grand mйritede faire triompher un renouveau
du thйвtre dans lequel les uns et les autres allaient puiser leur
libйrtй.

Dumas, Mйrimйe

Un an avant Hernani, Alexandre Dumsas (1802-1870) avait dйja
donnй а la Comйdie-Franзaise Henri III et sa cour (1829) qui, sans
faire de scandale, avait plu par son mouvement. Dans les manifestes
romantiques, Dumas avait surtout piusй le principe d’un thйвtre
historique, servant de toile de fond а des avenrures politiques et
amoureuses.
Il enchaina avec Anthony (1831) et La Tour de Nesle (1832),
incontestables rйussites du genre, mкme si la vйritй historique s’y
trouvait quelque peu bousculйe.
Dumas pat la suite se consacra essentiellement а ses grands
romans-feuilletons, que des miliers de lecteurs suivaient avec passion
dans les journaux en ne se souciant pas plus que l’auteur de
l’exactitude historique: «Qu’est-ce que l’histoire, demandait-il. Un
clou auquel j’accroche mes romans.»
Et rappelons la curieuse tentative de Prosper Mйrimйe (1803-
1870) qui prйtendra un temps n’кtre que le traducteur des oeuvres
d’une certaine Clara Gazul. Sous la forme d’un «thйвtre littйraire»,
publiй entre 1825 et 1842, Mйrimйe s’adonna а un romantisme plus
souriant que dramatique, avec des thиmes pleins de fraоcheur et
d’originalitй. S’en dйtachent L’Occasoin, tendre drame juvйnile, et le
brillantissime Carosse du Saint-Sacrement, objet de convoitise de la
courtisane Calila Pйrchole dans un Pйrou d’opйrette.

Musset

Alors qu’Hernani, Antony ou Chatterion triomphaient sur scиne,
un jeune dandy au talent prometteur vouyait l’une de ses premiиres
piиces sifflйe а l’Odйon.
Alfred de Musset (1810-1857) fit pendant un certain temps partie
de la jeunesse romantique,dont il incarna les outrances avec йlйgance
et dйtachement.
De toute la dramatique franзaise, Musset est en effet le seul
que l’on ait pu comparer au poиte anglais, mais son esprit de
fantasie et son badinage en font aussi le premier grand hйritier de
Marivaux. Il projeta son вme inquiиte et sensible dans ses
personnages.
Musset projeta dans ses personnages ses ambiguitйs et ses
interrogations qui йtaient, avant l’heure, proprement existentielles.
Avec une йlйgance un peu blessйe, et sacs aucune artificialitй, il fit
de son thйвtre la plus pure йmanation de l’esprit du Romantisme.
VI. Le Boulevard du Crime

Au Boulevard du Temple, la Rйvolution de 1789 eu un effet
dйclisif sur les thйвtres: en supprimant le royal privilиge de la
Comйdie-Franзais, elle autorisait tout а coup les directeurs des
autres salles а montrer de vйritable piиces, et ils ne s’en privиrent
pas. Le repertoire du genre se renouvela trиs vite sous la plume
d’auteurs tels que Louis-Charles Caignier (1762-1842) et de Renй-
Charles Guilnert de Pixйrйcourt (1773-1844), surnomйs les «Racine et
Corneille de boulevard», avec des piиces romanesques de pure
fantaisie.
Sur le Boulevard du Crime, on ne faisait pas que pleurer. La
parodie, dans laquelle la Comйdie-Inalienne йtait passй maоtre au
XVIIIe siиcle, resta au boulevard de l’un des genres les plus
applaudis. La chute de l’Ancien Rйgime avait d’autre part propulsй sur
la scиne des personnages comme le Roi d’Espagne, le Pape et la Tsarine
de Russie.
Enfin, un genre nouveau, le vaudeville, mйlangeant la comйdies,
les chansons et les ballets, florissait sur de nouvelles scиnes dont
celles du Thйвtre du Vaudeville et du Thйвtre des Variйtйs.

VII. Le thйвtre Bourgeois

Drames et comйdies

Scribe, avec sa prolifique production, avait largement occupй les
scиnes du thйвtre bourgeois. Il eut un continrateur en la personne de
Victorien Sardou (1831-1908), qui fit montre de son savoir-faire dйs 1865
avec un drame bourgeois, La Famille Benoоton, puis avec une comйdie de
Goldoni, Maison neuve (1867). Il fur du «sur mesire» pour Sarah Bernhardt
avec Fйdora (1882), Thйodora (1884), йcrivit en 1887 un sombre drame La
Tosca, que Puccini mettra en music.
Durant le Second Empire, Alexandre Dumas fils (1824-1895) poursuivit
la carriиre thйвtrale de son pиre. Un drame personnel avait inspirй La Dame
aux camйlias (1852), mais c’est avec les comйdies de moeurs, La Demi-Monde
(1885), Denise (1885), Francillon (1887), qu’il se dйmarqua en abordant des
thиmes sensibles а l’йpoque de la sociйtй umpйrial.

Opйrette et vaudeville

Il est difficile de passer sous silence l’importance que dйtenaient
sous Napolйon III des spectacles de pur divertissement, avec en premier
lieu la place prйpondйrante qu’avait prise l’opйrette.
Sur des livrets dus la plupart du temps au tandem Meilhac et Halйvy,
Jacques Offenbach composa des oeuvres d’une extravagance et d’une gaоtй
irrйsistibles, qui se donnиrent aux Bouffes-Parisiens, au Variйtйs, au
Palais-Royal.
Eugиne Labiche (1815-1888) fut а sa maniиre un autre hйritier de
Scribe. Mais son thйвtre se distingua vite par sa fantaisie dйbridйe, et
une peinture de moeurs. Celui que Robert Pignarre appellera «l’Homиre de la
petite bourgeoisie а pantoufles brodйes» porta le vaudeville а un niveau
йclatant de rйussite. Notons que Labiche йcrivit presque toujours en
collaboration, et c’est du fruit de ces collaborations que naquirent ses
plus grandes rйussites: Embrassons-nous Follenille (1850),Un chapeau de
paille d’Italie (1851), Le Voyage de monsieur Perrichon (1860), La Poudre
aux yeux (1861), La Cagnotte (1864). Labiche n’avait pas d’autre but que de
se moquer un peu, de faire rire beacoup. Et les bourgeois de province et de
Paris faisaient un triomphe а celui qui les peignait si bien.
Henry Monnier (1799-1877) collabora йpisodiquement avec Labiche, comme
pour la burlesque Affaire de la rue de Lourcine (1857) qui fit йgalement
intervenir Edmont Martin. Monnier mit en scиne son hйros bourgeois dans La
Famille improvisйe (1831), dans Grandeur et Dйcadance de M. Joseph
Prudhomme (1853), dans de nombreuses saynиtes, et lui invena une solennelle
biographie а travers un poman, Mйmoires de monsieur Joseph Prudhomme.
Cependent, pour la plupart de ces auteurs, la guerre de 1870 ainsi que
la dйchйance de l’Empire furent un vйritable traumatisme. Labiche se borna
ensuite а йditer son thйвtre complet, Offenbach entreprit ses йmoubants
Contes d’Hoffmann.

Le thйвtre de la IIIe Rйpublique

La IIIe Rйpublique йtait constituйe en septembre 1870. Aprиs
l’anйantissement de la Commune, les Parisiens reprirent peu а peu leurs
habitudes. Les thйвtres dйtruits furent reconstruits et rouvrirent bientфt
leurs portes. Enfin achevй, l’Opйra de Garnier fut inaugurй en 1875; une
tradition de boulevard se renoua aux Variйtйs, au Gymnase, au Vaudeville.
Les thйвtres municipaux reprent bientфt leurs activitйs, accueillant а
nouveau les troupes en tournйes. Enfin, les diifйrentes lois sur les
associations allaient favoriser la constitution de groupes d’amateurs. Le
thйвtre Prenait une physionomie nouvelle. Les insouciants du Second Empire
dйcouvrait un monde de revendication sociales, et les romans d’Emile Zola
allaient contribuer а leur dessiller les yeux.
Le mкme Zola avait produit quelques drames mйdiocres. En 1881, il
publia Le Naturalisme au thйвtre, aprиs avoir fait jouer une adaptation de
L’Assammoir.
Stйphan Mallarmйe plaidait pour un thйвtre qui pourrait rendre compte
des aspirations spiritualistes et symboleques de la fin du siиcle. Il
n’avaient que dйgoыt pour le Naturalisme naissant, et revenaient а
l’admiration des grands textes. Citons, comme l’un des meilleurs exemples
dans cette voie, le thйвtre de Maurice Maeterlinck (1862-1949), dont La
Princesse Maleine (1889), Pellйas et Mйlisandre (1892) ou Monna Vanna
(1902) qui йtaient empreints d’un beau climat d’йtrangetй et de mystиre.
Cependent, le vaudeville retrouvait toute sa gloire, et Rostand allait
mкme ressusciter le Romantisme.

VIII. La premiиre partie du XXe siиcle

Un thйвtre littйraire

En rйaction contre le Naturalisme, un certain thйвtre littйraire
continuait а se dйvelopper, encouragй par le mouvement des poиtes
symbolistes. Paul coaudel (1868-1955), ainsi, et qui n’avait as йtй
insensible а l’enchantement de Bayreuth, avait tentй de retrouver l’ampleur
de la tragйdei grecque dans des dramaturgies foisonnantes, portйes par un
grand souffle lyrique et chrйtien. Copeau avait montй L’Echange (йcrit en
1901), mais la plupart de ses autres piиces, Tкte d’or (1890), Le Partage
de midi (1906), L’annonce faite а Marie (1912), furent crййes dans les
annйes 40 et 50 par Jean-Louis Barault.
Andrй Gide (1869-1951) s’inspira quant а lui de mythes bibliques ou
antiques, dans Saul (1903), Philoctиte (1899), Bйthsabйe (1903), OEdipe
(1930-32). Enfin, Romain Rolland, encouragй par Gйmier, tenta de donner au
thйвtre une grande fresque sur la Rйvolution qui resta inachevйe. Des trois
oevres qui furent representйes, Les Loups (1898), Danton (1900), Le Quatoze
Juillet (1902), seule Danton prйsente un vйritable intйrкt dramatique.

Cocteau

Jean Cocteau (1889-1963) tint une place un peu а part dans les
lettres franзaises, avec son image de «prince frivole». Feru du culture
grecque, il rйinterprйta tout d’abord les mythes antiques dans Antigone
(1922), Orphйe (1926). La Machine infernale (1934), а partie du mythe
d’Oedipe, constituait une fresque а la fois sombre et poиtique des
destinйes de l’homme. En 1938 Les Parents terribles transposait au
Boulevard la mythologie intime du poиte. Anfin, L’Aigle а deux tкtes (avec
Edwige Feuillиre, Jean Marais) fut une curieuse rйsurgence en 1946 du drame
romantique, inspirй librement par la mort mystйrieuse de Louis II de
Baviиre.

Influence du Surrйalisme

Arman Salacrou, Roger Vitrac, Antonin Artaud adhйrиrent un temps au
Surrйalisme. D’autres auteurs s’y intйressиrent,en gardant quelquefois
leurs distances.
Roger Vitrac (1899-1952) eut une oeuvre trиs personnelle, tendre et
grinзante, bien illustrйe par le ravageur Victor ou Les Enfants au pouvoir
(1928). Victor fut montй par Antonin Artaud (1896-1948), qui avait fondй
avec Robert Aron l’йphйmиre «Thйвtre Alfred-Jarry» vouй а la dйrision et а
l’humour corrosif.
Armand Salacrou (1899-1990) йtait un fils de la bourgeoisie
industrielle, mais il fut journaliste а L’Humanitй avant de rejoindre le
Groupe Surrйaliste. Ses tentatives de marier sur la scиne l’ironei, la
fantaisie et la reflexion aboutirent avec Une Femme libre (1934) et surtout
L’Inconnue d’Arras (1935). Suivitent La Terre est ronde (1938), Histoire de
rire (1939), et en 1947 L’Archipel Lenoir, satire fйroce d’une grande
famille bourgeoise dans l’avant-guerre.

L’Occupation

Pendent l’Occupation, la vie parisienne des thйвtres fut plus
florissante que jamais. De nombreux spectacles que s’adressaient aussi aux
soldats allemands en permission relevait du grossier divertissement, mais
le thйвtre survivait censure. Une partie des professoinnels du thйвtre
avait cessй de s’exprimer, certains avaient quittй la France. Mais d’autres
йtaient restйs, et la pйriode se rйvйlait propice а un thйвtre de qualitй.
Un cetain public, en effet, йtait prкt а recevoir des piиces un peu plus
difficiles, qui soient distrayantes sans verser dans la gaudriole. Cela
dйmoda trиs vite de vaudeville et la comйdie lйgиre, mais permit le succиs
des Mouches de Sartre en 1943, mis en scиne par Dullin, tandis que son
ancien collaborateur Andrй Barsacq faisait triompher Le Bal des voleurs, Le
Rendez-Vous de Senlis, Antigone d’Anouilh. On crйait йgalement La Reine
morte (1942), et Fils de personne (1943) de Montherlant. En 1943, Jean-
Louis Barrault rйalisa Le Soulier de satin de Claudel а la Comйdie-
Franзaise, et Marcel Herrand, l’annйe suivante, crйa Le Malentendu de Camus
et Hius clos de Sartre.

Sartre et Camus

Dans l’une des pйriodes les plus troublйes de l’humanitй, les deux
philosophes de l’Existentialisme posиrent de grandes questions, auxquelles
ils apportиrent des tentatives de rйponses.
Jean-Paul Sartre (1905-1980), qui devenait le maоtre а penser de toute
une gйnйration, utilisa le thйвtre comme un mode d’illustration directe de
ses thиses. Les Mouches (1943), en montrant la ville d’Argos ployant sous
la domination d’Egisthe et sous le poids de la culpabilitй, prenait une
йvidence caleur symbolique pour les spectateurs franзais. Huis clos (1944)
avait un fondement plus psychologique. Morts sans sйpuluture (1946) avait
comme sujer la torture, et La Putain respectueuse (1946) abordait le thиme
du racisme. En 1948, Les Mains sales retransposait le thиme des Mouches.
Plus complexes, ses deux derniиres grandes piиces, Le Diable et le Bon Dieu
(1951) et Les Sйquestrйs d’Altona (1959) furent d’ambitieuses variations
sur l’acte et l’йthique.
De tendance plutфt naturaliste, le thйвtre de Sartre de voulait
limpide, dйmonstratif et efficace; mais un certain symbolisme de ses thйmes
lui conserve une actualitй universelle.
Le philosophe Albert Camus (1913-1960) йtait nй en Algйrie,
oщ,journaliste, enseignant, il avait йgalement dirigй une petite compagnie
thйвtrale. Le Malentendu, crйй en 1943 par Maria Casarиs, traitait de
maniиre un peu schйmatique de l’absurde condition de la vie. Plus
flambouant, Caligula, en 1945, illustrait le terrible syllogisme: «On meurt
parce qu’on est coupable. On est coupable parce qu’on est sujet de
Caligula. Donc tout le monde est coupable. C’est une question de temps et
de patience…» L’Etat de siиge (1948) et Les Justes (1949) eurent moins de
portйe.
Camus aimait le thйвtre, mais il ne parvint pas, sauf dans Caligula, а
y insuffler le sens de l’absurde et de ma rйvoltй qu’il avait si bien fait
ressentir dans ses romans. Il venait d’adapter pour le thйвtre «Les
Possйdйs» de Dostoievski, quand il disparut prйmaturйment dans un accident
de voiture.

IX. Le thйвtre de l’aprиs-guerre

Nouveaux metteurs en scиne

En France, le meilleur animateur laramatique de l’йpoque, Jean Vilar
(1912-1971) fut nйanmoins un admirable continuateur du travail de Copeau et
de Dullin. On lui confia en 1951 la direction du Thйвtre National
Populaire, TNP, avec deux salles а Chaillot. Vilar y attira un public
nombreux et fidиle. Il dйclara: «Je ne souhaitais qu’une chose, c’est que
Sartre me sonnйune piиce trиs engagйe. Je l’aurais montйe.»
Le TNP dйpendait en grande partie de subventions, et la maniиr dont il
йtait gйrй ainsa que la discussion des budgets constituaient une source
incessante de dйbats avec des ministиres а la politique souvent
incohйrente.
En 1963 Vilar demanda а ne pas кtre reconduit а la tкte du TNP. Il
avait par ailleurs crйй en 1947 une «semaine thйвtrale» dans la petite
ville d’Avignon. En 1968 le «Festival d’Avignon» se dйroulait sur la durйe
de quatre ssemaines, et attirait un publec de plus en plus nombreux, jeune,
et avide de nouveautйs.
Vilar porta sur se йpaules une grande partie du thйвtre de l’aprиs-
guerre. Mais а sa mort, le mouvement issu du TNP retomba d’une maniиre
infuiйtante. La dйcentralisation, commencйe en 1946, relancйe par Malraux
avec les Maisons de la Culture, aboutissait elle aussi, а un demi йchec.
Quelques animateurs continuиrent cependant а un brandit le drapeau.
D’autres cherchиrent curtout а se constituer un publec choisi. D’autres
poursuivirent une exploration purement artistique de ma mise en scиne,
nourrie et enrichie par toute l’йcolution psychologique du XXe siиcle.

Evolution d’un thйвtre de divertissement

Pendant quelques annйes, le thйвtre des noceurs et cocttes, des
adultиres et caleзonnades survйcut sur quelques scиnes parisiennes, avant
d’кtre adaptй dans le goыt du jour pau de nouveaux auteurs.
Des bons auteurs cependant lui redonnиrent de la fraоcheur, et Andrй
Roussin (1911-1987), avec La Petite Hutte (1947) ou Lorsque l’enfant paraоt
(1951), apporta au gente un heureux renouvellement tout en restant dans la
tradition d’un esprit Labiche. Plus exotique, et riche d’une belle faconde
mйridionale, Jeacques Audiberti (1899-1966) surprit avec Le Mal court en
1947, mais imposa son aimable thйвtre de divertissement avec en 1956 un
vйritable vaudeville moderne, L’Effet Glapion.
Dans un style plus satirique, Marcel Aymй (1902-1967) donna quelques
piиces dйrangeantes comme Lucienne et le Boucher (1950) et Clйrambars
(1950).
Enfin, les thиmes au goыt du jour de Renй de Obaldia (1918- ) lui
assurиrent un succиs boulevardier des Gйnousie (1960). Outre Franзois Dorin
(Un Sale Egoiste, 1970, Les Bonchommes, 1970), le dernier grans
reprйsentaion d’un genre qui ne cesse de renaоtre de ses cendres.

X. Le thйвtre de tout les possibles

Survie de thйвtre

Depuis quelques anneйs, le thйвtre se survit а lui-mкme, sans grands
йvйnement, mais tout en conservant la majoritй de ses stuctures. Si la
frйquentation reste d’une maniиre gйnйrale assez basse, les comйdiens,
jeunes et confirmйs, continuent de se battre avec acharnement pour que
survive leur profession.
Le thйвtre ne perdure qu’au prix de l’abnйgation d’une grande partie
de ses artistes. La situation est d’ailleurs approximativement la mкme dans
tous les pays de l’Occident, et l’interventionnisme plus ou moins grand des
йrars n’y change pas grand-chose.

Les thйвtres en France aujourd’hui

Traditionnellement le thйвtre en France est prйsentй en deux parties:
d’un cфtй le thйвtre public, de l’autre le thйвtre privй.

Les thйвtres nationaux.
Les plus connus et les plus prestigieux thйвtres de France sont au
nombre de cinq.
Le plus ancien, la Comйdie-Franзaise remplit une double mission:
conservation du rйpertoire classique et consйcration du repйrtoire moderne.
Le dйveloppemant des tournйes en province et а l’йtranger est йgalement
prйvu pour faire connaоtre le patrmoine thйвtral de la nation.
Le Thйвtre National de l’Odйon, institution bi-centenaire, tout en
ayant pour mission essentielle de la reprйsentation en alternance
l’oeuvres classiques pu modernes d’auteurs franзais ou йtrangers, orientait
йgalement son activitй vers la crйation.
Le Thйвtre National de Chaillot souhaite retrouver sa vocation
initiale de grand thйвtre national populaire de crйation.
Crйй en 1972, le Thйвtre de l’est Parisien poursuivit un travail de
recherche de publics nouveaux, en particulier par la mise en place d’une
cellule d’animation pour le quartier.
LeThйвtre National de Strasbourg (lui aussi crйй en 1972 а partir du
centre dramatique du mкme nom) est un instrument ouiginal de crйation et de
recherche.
Ces cinq thйвtres nationaux constituent donc un ensemble qui, sous la
mкme appellation, recouvre des activitйs et des missions diffйrentes mais
complйmentaires.

Les centres dramatiques nationaux
Les centres dramatiques nationaux sont issus de ce qu’on a appelй la
«dйcentralisation dramatique» et proviennent initialement de troupes de
province dont les directeurs, choisis а titre personnel pour leur valeur
artistique, ont passй des accords tacitesou verbaux avec l’administration
des Affaires culturelles.
Certains centres se sont vu attribuer une compйtence nationale et mкme
international; ils apparaissent presque comme des thйвtres nationaux de
rйgion du fait de l’amplication de leur travail commencй depuis plusieurs
annйes: Thйвtre National populaire de Villeurbanne, Thйвtre National de
Marseille, de Lille, les Trйteaux de France.

Les compagnies dramatique indйpendantes
Avant mai 68, il existait en France environ une trentaine de
compagnies indйpendantes plus ou moins subventionnйes par les pouvoirs
publics. Plus de mille sont aujourd’hui recensйes dont 450 sont aidйes par
le ministиre de la Culture.
Deux systиmes d’aide coexistent. La plupart d’entre elles sont
soumises а l’йvaluation annuelle d’une commission: elles sont dites «en
commission». D’autres, en gйnйral les plus anciennes traitent directement
avec la direction du Thйвtre et des Spectacles: elles sont appelйes «hors
comission».
Illustrй par la rйussite de grandes troupes permanentes comme le
Thйвtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine, ce monde thйвtral nouveau comprend
йgalement de petites йquipes а la recherche d’un public local ou d’un
langage original.

Le thйвtre privй
Dans les annйes 60, le thйвtre privй est composй, en province, des
thйвtres municipaux et, а Paris, d’une cinquantaine de thйвtres privйs. Les
deux tiers des thйвtres parisiens ont un rйpertoire axй sur le
«boulevard», les autres se consacrent а la prйsentation d’un thйвtre plrs
ambitieux ( le Vieux-Colombier par example).
D’une faзon gйnйrale, а l’йpoque, la vie des thйвtres privйs est
difficile.
Il convient de distinguer parmi les thйвtres privйs ceux dont le but
est de faire du commmerce et ceux qui s’attachent а promouvoir des oeuvres
de qualitй (dans la tradition du Cartel), et qui dйsirent seulement que
leur gestion ne soit pas dйficitaire.
En tout cas la situation du thйвtre privй parisien apparaоt maintenant
comme bien meilleure. Une partie de ces rйsultats doit sans nul soute кtre
а porter au crйdit de l’Association pour le soutien au thйвtre privй, qui
aide financiиrement certaines productions dramatiques.

Le thйвtre amateur
Les troupes de thйвtre amateur en France ont une activitй importante
et variйe. Elles dйveloppent une pratique thйвtrale de loisir: celui qui
l’exerce n’a pas l’ambition d’en vivre. Cetteactivitй est donc du ressort
du ministиre du Temps libre. Elle s’exerce aussi au sein de stages
organisйs par des conseillers techniques et pйdagogiques, de groupes de
lycйens ou d’йtudiants, d’entreprises, du «troisiиme вge», de maisons des
jeunes, etc.

Les Franзais

Il y a un peu plus d’un siиcle, Goethe йcrivait:
«La litterature national n’a plus grand sens aujourd’hui: le temps de
la littйrature mondial est venu et chacun doit aujourd’hui travailler а
hвter ce temps. Si je ne me prompe, ce sont les Franзais qui tireront le
plus guand avantage de cet immense mouvement.»
D’une certaine maniиre, il ne se trompait pas; les Franзais dominиrent
en partie les destinйes du thйвtre pendant une grande partie du siиcle
passй, et pontrиrent en tout cas l’example de leur invention, de leur
talent et de leur rigeure dans tous les genres thйвtraux.
La France, pourtant, n’est pas dans une meilleure situation
aujourd’hui que la plupart des nations voisines, et cette situation quasi-
gйnйral de dйclin montre bien que s’il y a une responabilitй а trouver,
elle ne peut se rйsumer а un rapport thйвtre-Etat.

Le public

Les vraies nouveautйs au thйвtre, ouevres qui йclairent leur temps,
les oeuvres fortes, mкme difficiles, attirent immanquablement le public. On
s’йtonnera toujours que des portefaix et des valets aient pu se presser aux
grandes oeuvres de Shakespeare, alors qu’ils boudaient dans le mкme temps
des piиces que ne leur plaisaient pas.
Le public n’est pas devenu ingrat, mais il a йtй rendu mйfiant. Trop
de spectacles prйtentieux ou ennuyeux l’on passablement dйcourage, et lui
feront rater un autre jour un spectacle de qualitй. En se refusant а une
certaine rigueur, le milieu thйвtral fait en partie payer а ses peilleurs
йlйment les faiblesses de ses plus mйdiocres.

Conclusion:
Le secret du thйвtre
La conclusion de ce long parcours historique de l’art thйвtral aboutit
donc sur le constat d’une certaine pйriode de repli, une pйriode qui sera
peut-кtre un jour analysйe comme une йtape nйcessaire. Elle n’est pas sans
prйcйdent et, dans le passй, de nouveaux auteurs sont toujours parvenus а
faire renaоtre de ses cendres une dramaturgie quelquefois dйfaillante. Peut-
кtre faut-il susciter et soutenir ce nouvel йlan, et l’йspйrer aussi beau,
ausse riche, aussi surprenant qu’ont pu l’кtre en leur temps les grands
moments de l’art dramatique. L’histoire et l’art sont imprйvisible, mais le
thйвtre continuera trиs certainement d’appartenir а l’un et а l’autre.
Il reste aux auteurs, aux acteurs, aux metteurs en scиne de demain, а
mйdeter le grand secret du thйвtre, celui qu’avaient dйcouvert leurs
illustres prйdйcesseurs. Moliиre disait, dans La Critique de l’Ecole des
femmes:
«Je voudrais bien savoir si la grande fиgle de toutes les rиgles n’est
pas de plaire.»
Racine renchйrissait, dans la prйface de Bйrйnice:
«La principale rиgle est de plaire et de toucher. Toutes les autres ne
sont faites que pour parvenir а cette premiиre.»
Et Boileau le versifia dans son Art poиtique:
«Le secret est d’abord de plaire et de toucher.»

Bibliographie

1. Barthes (Roland), Sur Racine, Paris, Ed. du Seuil, 1963.
2. Chappuzeau (Samuel), Le Thйвtre franзais, Bruxelles, Mertens et
Fils, 1867; rййd. «Les Introuvables», Ed. d’Aujourd’hui, 1985.
3. Corvin (Michel), Moliиre et ses metteurs en scиne d’aujourd’hui,
Lyon, P.U.L., 1985.
4. Dejean (J.-L.), Le Thйвtre franзais depuis 1945, Paris, Nathan,
«Universit, infomation, formation», 1987.
5. Dervigrand (Jean), L’acteur, Bruxelles, La Renaissance du Livre,
1944.
6. Dort (Bernard), Corneille dramaturge, Paris, L’Arche, 1972.
7. Gohen (Gustav), Etudes d’histoire du thйвtre en France au Moyen Age
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8. Gouier (Henry),Le thйвtre et les arts а deux temps, Paris, P.U.F.,
1978.
9. Guichemerre (Roger), La Comйdie en France, Paris, P.U.F., «Que sias-
je?», 1981.
10. Hamiche (D.), Le Thйвtre de la Rйvolution, Paris, Gallimard, 1970.
11. Hubert (Marie-Claude), Histoire de la scиne occidentale de l’Antique
а nos jours, Paris, Didier, 1976.
12. Hue (Jean-Pierre), Le thйatre et son droit, Paris, Librairie
Thйвtrale, 1986.
13. Jouvet (Louis), Tйrminage sur le thйвtre, Gйnиve, Editions du Milieu
du Monde, 1991.
14. Le thйвtre en France, publidй sous la direction de Jeacqueline de
Jomaron, Paris, Armand Colin Editeur, 1992.
15. Leroy (Dominique), Histoire des arts du spectacle en France, Paris,
A. Nizet, 1960.
16. Miquel (Jean-Pierre), Le thйвtre et les jours, Paris, Editeurs
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17. Roubine (Jean-Jeacques), L’art du comйdien, Paris, P.U.F., «Que sais-
je?», 1985.
18. Rougemont (Martine de), La Vie thйвtral en France au XVIII siиcle,
Gйnиve, Champion-Slatkine, 1988.
19. Sallй (Bernard), Histoire du thйвtre, Paris, Librairie Thйвtrale,
1990.

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